ANDRE’ LANSKOY ET LE FIN-FOND DE LUI-MÊME
Del “Finale di partita” giocato in Italia da Andrè Lanskoy
POSTFAZIONE RIASSUNTIVA & CONCLUSIVA
(in lingua francese, per un libro/dossier anticipato come ebook)
ANDRE’ LANSKOY ET LE FIN-FOND DE LUI-MÊME
Lanskoy a créé l’ultime partie de son œuvre en Italie, à l’âge de 70-74 ans. Il a traduit quelques unes de ses compositions à travers des mosaïques. Ravenne fut le lieu magique où il séjourna plusieurs fois longuement, tout d’abord à l’Hotel Bisanzio, puis dans un appartement où il ne s’installa jamais tout à fait.
A Ravenne, les mosaïques de San Vitale le fascinèrent, ainsi que celles du Mausolée de Galla Placidia, et de la basilique de Saint Apollinaire in Classe. L’intéressèrent également les techniques anciennes dei Maîtres da la mosaïque, dans l’atelier de Signorini, où il fit réaliser ses œuvres, comme s’il était le citoyen d’une patrie artistique retrouvée.
L’architecte Paolo Signorini l’amena à Bologne, où il connut le maître lithographe G. C. Contestabile qui le persuada de transcrire sur de grandes pierres lithographiques 80 des 150 collages, de la série “Le journal d’un fou” de Gogol, exposés ensuite plusieurs fois entre 1968 et 1970.
L’exposition publique de sa grande mosaïque (18m45 de long sur 2 mètres de haut), destinée à la Faculté de Sciences de l’Université de Rennes, eut lieu dans la second cloître franciscain, contigu à la tombe de Dante Aligheri, à Ravenne, d’août à septembre 1973.
Elle retint l’attention et l’intérêt des collectionneurs, des hommes de lettres, des marchands d’art et des amateurs. Plusieurs d’entre eux firent, à qui mieux mieux, pour satisfaire des envies (logistiques, financières et autres) en échange des ses œuvres (surtout les collages). Ainsi il fut sollicité et stimulé dans sa création, accumulant de cette façon, des expériences dans les matières, les chromatismes, et cela sur les presses du Chêne de G. C. Contestabile. La Galerie “Mini Arte” de Ravenne se consacra à la publicité et à la vente de ses œuvres, éditant également cinq lithographies, estampée à Rome chez Alberto Caprini.
Giuseppe Marchiori fut l’exégète le plus attentif et signa les textes de présentation de la grande mosaïque de Rennes, ainsi que des 80 lithographies di “Journal d’un fou” de Gogol.
Lanskoy mourut le 24 août 1976. Ainsi le poète Marcello Pirro célébra sa mémoire, par une exposition déjà programmée dan son atelier vénitien. Luigi Carluccio écrit l’éloge funèbre de Lanskoy, avec un compte rendu l’exposition vénitienne, pour l’hebdomadaire de Milan “Panorama” (7 septembre 1976) que nous présentons dans un autre chapitre.
A notre avis, les mosaïques de Ravenne out exercé sur Lanskoy, une attraction évocatrice. Elles lui ont permis d’approfondir, avec sensibilité et adresse, à
la façon byzantine, des compositions qui dérivent da chromatismes automatiques, et qui témoignent de l’extraordinaire vigueur juvénile d’un artiste alors déjà âgé.
Nous pensons également que l’amour de la pratique technique et l’habilité manuelle des mosaïstes de l’Atelier Signorini, ainsi qu’un attachement profond pour certains artifices (l’utilitation du papier adhésif, par exemple) du lithographe Contestabile, ont facilité le passage des collages du “Journal d’un fou” au grandes pierres lithographiques.
Cela a aboutit à un exploit d’édition prodigieux, lui donnant une flexibilité d’exécution jamais encore expérimentée, ainsi que la visualisation de chromatismes inédits qui marquèrent les collages sur papiers e qui constituèrent le corpus de ses œuvres ultimes.
Nous considérons, comme un exploit méritoire, l’exposition de tous les cartons créés par les mosaïstes de Ravenne, entre il 1972 et 1876, avec tous les collages créés pour être transcrits sur pierre lithographique, dans la foulée de l’expérience d’édition pour “Le Journal d’un fou”.
Cette exposition augmente l’exceptionnelle saison créative d’un artiste qui ait mort à l’âge de 74 ans, sans avoir achevé vraiment d’exprimer le fin-fond de lui-même, sans avoir récité en entier le scénario qu’il écrivait sur lui-même, sans avoir exécuté le dernier couplet d’un chant que personne d’autre ne pourra jamais chanter.
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NOTICE par Charlotte Waligòra (*)
La ville de Paris acquiert une toile du vivant de l’artiste, en 1964, aujourd’hui conservée au MAMVP, Théologie et urbanisme [66]. Les deux œuvres qui complètent la présence de Lanskoy au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris entrèrent par dons d’Henri Thomas en 1976, année du décès de l’artiste.
Si la fortune critique de Lanskoy et la liste des expositions personnelles s’est considérablement multipliée au cours des vingt dernières de sa vie, et même après son décès, les institutions vouées à l’art moderne et contemporain de la capitale française ne l’ont pas encore célébré, si l’on excepte l’exposition avec Geer Van Velde au Musée Galliera en 1966.
Ce sont les musées de provinces qui de Saint Etienne en 1968 à Colmar en 2006 et Villeneuve d’Ascq en 2011 lui ont rendu hommage.
Toutes les notes conservées aux archives nationales sont signées «Madame Lamy», elle est souvent citée en ces termes par ses collègues. Son prénom nous est inconnu en dépit de demandes et de recherches.
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(*) Commissaire d’exposition indépendante
Directrice de la Fondation Jean Rustin à Paris depuis 2006.
Thèse de doctorat Universitè de Lille, 2008
Texte expurgé édité par le MAM de Villeneuve d’Ascq à l’occasion de l’exposition André Lanskoy – 2011